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taines Morville dans une famille, dit madame Ashford, et nous devons déjà nous féliciter que le jeune M. Walter soit ce qu’il est.

Walter appréhendait beaucoup le jour de Noël, à cause du contraste qu’il lui présenterait avec ce qu’il avait été pour lui, soit à Redclyffe même, soit à Hollywell. Depuis son arrivée, il avait fait des efforts continuels pour oublier ses chagrins, pour s’occuper de ses études et du bien-être de ceux qui l’environnaient. Il avait écrit à M. Ross pour lui demander son avis au sujet de Coombe-Prior, et il avait envoyé Markham parler avec le fermier Todd des réparations à faire. Mais, quoiqu’il se sentît plus content de lui-même, et qu’il vît s’ouvrir devant lui la perspective d’une vie utilement employée, le pauvre Walter ne pouvait se défaire de la tristesse qui le poursuivait sans relâche, ni chasser l’image de celle qui l’aurait secondé dans toutes ses œuvres de bienfaisance.

Il se sentait encore plus malheureux en visitant les lieux pittoresques qui avaient été autrefois le but de ses promenades. Dans un autre temps, ces belles scènes de la nature suffisaient à son cœur ; mais, depuis qu’il avait espéré les produire aux yeux d’Amable, et les lui faire admirer, il ne pouvait les voir sans qu’elles lui rappelassent son malheur et ses espérances déçues.

Dans ces dispositions mélancoliques, il pensait plus souvent que de coutume à la lugubre histoire de ses parents. Il ne l’avait jamais entendue que fort brièvement et il voulut en connaître tous les détails.