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n’est à la promenade ? Si Markham veut le fermer, il faut qu’il vous en donne la clef.

Les enfants allèrent le lendemain chercher les coquillages, et retournèrent dès lors si souvent chez Walter, que leurs parents craignaient qu’ils ne fussent indiscrets. Mais il leur assura que non, et il amusait si bien ces petits garçons qu’il gagna complétement le cœur de leur mère. Ils revenaient sans cesse à la maison en s’écriant : Maman, M. Walter m’a fait monter sur son cheval ! — Maman, M. Walter nous a conduits sur le grand rocher ! — Oh, papa ! M. Walter nous mènera demain à la chasse. — Papa ! maman ! voyez-vous ? j’ai tué moi-même ce lapin avec le fusil de M. Walter. — Papa ! papa ! M. Walter nous a montré son bateau, et il nous a promis de nous mener sur le Shag, si vous le permettez.

Ceci était plus que papa et surtout plus que maman ne pouvait permettre, car la baie était dangereuse autour du petit îlot rocailleux nommé le Shag. Et cependant les pêcheurs déclaraient que M. Walter connaissait mieux que personne ces parages, puisque dès son enfance on lui avait permis de s’y promener souvent, d’abord avec un habile batelier, puis tout seul dans son petit bateau.

Les enfants revinrent donc, fort chagrins, dire à Walter qu’ils n’avaient pu obtenir la permission de leurs parents.

— Eh bien, dit Walter, ils vous la donneront peut-être en été ; en attendant, nous irons à la chasse des lapins qui dévastent les terres du fermier Halt.