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se frottant les mains, selon son habitude quand il était satisfait, et s’écriant :

— Eh bien, Charles, eh bien, mesdemoiselles, n’est-ce pas un charmant garçon, eh ?

— Un peu petit, dit Charles.

— Eh ! il grandira. Vous savez qu’il n’a pas dix-huit ans ; vous ne pouvez pas vous attendre à ce que tout le monde soit de la taille de Philippe : mais il est charmant. Si vous saviez comme on parle de lui à Redclyffe ! À les entendre, il n’eut jamais son égal, et tous disent la même chose, le ministre, le vieux Markham, tous ! Il avait tant d’égard pour son grand-père ; il a tant de sensibilité, de bonté, et pas le moindre orgueil. Je suis persuadé qu’il vaudra mieux que tous ses ancêtres.

Charles fit un geste d’incrédulité.

— Comment s’accorde-t-il avec Philippe ? demanda. Laura.

— Parfaitement. Je ne pouvais désirer mieux. Philippe est enchanté de lui, et j’ai prévenu Walter tout le long du chemin qu’il aurait un ami précieux dans son cousin, en sorte qu’il est tout disposé à l’estimer.

Charles fit un geste d’étonnement exagéré que son père ne vit pas.

— Je lui ai demandé d’amener son chien ; il voulait le laisser, mais ils avaient l’air de tant s’aimer l’un l’autre, que j’ai trouvé fâcheux de les séparer. Puis j’étais sûr qu’il serait le bienvenu ici, n’est-ce pas, maman ?

— Certainement ; vous avez bien fait.