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— Ils sont arrivés ! pensa Mary. Ma petite Amy, je sais tout.

Elle fit durer aussi longtemps que possible l’opération d’ôter son chapeau et d’arranger sa toilette, pendant qu’Amy l’aidait sans paraître penser à ce qu’elle faisait. Quelqu’un monta l’escalier en courant, et Mary vit Amy rougir subitement.

Puis elle prit son bras, et toutes deux retournèrent au salon.

Madame Edmonstone brûlait d’entendre les détails ; mais elle se contenta, pour le moment, de deviner que tout allait bien et fut charmée qu’Amy sût si bien se contenir. Celle-ci, en passant près de Charles, lui avait tendu la main, qu’il avait serrée sans mot dire, puis elle se réfugia derrière Mary Ross, tandis que Laura parlait à chacun, pour montrer que toute la famille n’avait pas perdu le sens. Walter reparut ; mais, après avoir jeté un regard du côté d’Amy pour s’assurer qu’elle était là, il ne tourna plus les yeux vers elle, et alla s’appuyer, comme autrefois, sur le canapé de Charles, qui, oubliant ce qu’il disait à madame Brownlow, s’embrouilla complètement dans son discours.

Dès que M. Edmonstone reparut, on se mit à table. Comme madame Edmonstone plaçait sa compagnie, elle se demanda où elle mettrait Walter.

— Si vous étiez venu deux heures plus tôt, je vous aurais traité en enfant de la famille, pensa-t-elle. Mais vous serez un étranger, pour ce soir, et vous vous contenterez d’être auprès de moi.