— Samedi matin, 23 août.
— J’ai été malade longtemps ?
— Environ trois semaines ; mais vous êtes mieux aujourd’hui.
Il garda le silence, et parut recueillir encore ses idées ; puis il reprit d’une voix plus ferme :
— Je pense que, humainement parlant, les chances de vie et de mort sont à peu près égales ?
— Oui, répondit Walter doucement, mais avec fermeté. Vous êtes gravement malade, mais non pas sans espoir de guérison.
Après une pause, pendant laquelle Philippe parut réfléchir, Walter reprit :
— J’aurais voulu vous amener un ministre de notre église, mais c’est impossible. Voulez-vous que je vous fasse une lecture ?
— Merci… tout à l’heure… j’ai quelque chose à vous dire. Donnez-moi un peu d’eau… merci.
Encore une pause.
— Walter, vous avez cru que je vous jugeais durement ; c’était sans mauvaise intention.
— N’y pensez plus, dit Walter avec un mouvement de joie, lorsqu’il entendit ces paroles qu’il avait désirées avec tant d’ardeur.
— Et cependant vous avez eu tant de bontés pour moi ! Si je vis, vous verrez que j’y suis sensible. Et il tendit sa faible main à son cousin, qui la serra, se sentant aussi heureux que le jour où il s’était présenté devant madame Edmonstone, dans son boudoir. Philippe continua : Ma sœur a mon testament.