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Page:Yonge - L'héritier de Redclyffe, Vol 2, 1855.djvu/119

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— Amy, dit-il tristement, il m’a tout dit ; ce n’est que trop vrai !

Sa première exclamation le surprit :

— Alors, Charles est le garçon le plus clairvoyant du monde !

— Comment ? Avait-il des soupçons ?

— Non ; mais j’ai souvent pensé dernièrement à ce qu’il m’a dit une fois : c’est que Laura était trop raisonnable pour son âge, et que la nature prendrait un jour sa revanche, en lui faisant faire quelque grande sottise. Mais Philippe vous a-t-il tout dit ?

— Oui. Il a parlé noblement et franchement, et n’attend que d’être mieux pour tout écrire à votre père.

— C’était donc vrai ! répéta Amy, comme si elle l’apprenait pour la première fois. Que dira maman ? Elle ne voudra pas le croire. Et la pauvre Laura a-t-elle dû souffrir ! car je n’épargnais pas les détails les plus affligeants. Contez-moi cela, s’il vous plaît !

Walter lui répéta tout ce qu’il venait d’entendre ; elle en fut indignée.

— Je ne puis être aussi fâchée contre lui que je le voudrais, à présent qu’il est malade et pénitent. Mais n’était-ce pas très mal d’oser nous regarder en face après cela ; de vouloir nous gouverner et de vous accuser comme il le faisait ?

— Je vois que je n’ai jamais compris les tentations de la pauvreté, dit Walter ; je n’avais pensé qu’à celles de la richesse.

— Ne l’excusez pas. Je peux lui pardonner ce qu’il