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Page:Yonge - L'héritier de Redclyffe, Vol 2, 1855.djvu/134

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maladie se faisait beaucoup sentir chez une nature si active. Il ne s’impatientait pas contre le mal, mais il désirait essayer l’une après l’autre toutes les choses qui avaient fait du bien à Philippe dans sa convalescence. Puis il craignait beaucoup qu’Amable ne se fatiguât, et que Philippe ne fût négligé. Il se tournait tantôt d’un côté, tantôt de l’autre, tour à tour brûlant et frissonnant. Amy voyait qu’il avait quelque désir, qu’il ne témoignait pas pour ne pas la fatiguer, mais si elle devinait ce que c’était, il en était bien aise en même temps que fâché. Sans cesse elle arrangeait ses couvertures et retournait ses oreillers ; il la remerciait, s’affligeait de lui donner tant de peine, et retombait bientôt dans la même agitation.

Enfin il s’écria :

— Je vois ce que c’est ! je suis impatient ; là, je ne bougerai pas d’une heure. Il sourit de se traiter ainsi comme un enfant ; mais, grâce à cette ferme résolution, il s’endormit.

Ce sommeil, tout agité qu’il fût, était un soulagement. Amy, qui surveillait sa respiration oppressée, n’avait pas le courage d’écrire une si triste nouvelle à sa mère. Elle ne pouvait pas même dire ses craintes à Philippe, avant qu’elles fussent confirmées par le médecin.

Celui-ci vint enfin, et la seule consolation qu’il donna, fut que le cas était moins grave que chez Philippe. Walter n’avait pas le moindre délire. Il était seulement assoupi et oppressé. Et, quand il s’éveilla lors de la visite du médecin, il lui répondit, le