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— Aimeriez-vous voir la lettre d’Amy ?

— Merci, dit-elle ; elle la prit, et, pendant qu’elle lisait, Charles évita de la regarder. Quand elle eut fini, sa figure exprimait la tristesse.

— Je suis sûr qu’il a beaucoup souffert, dit Charles.

C’étaient les premières paroles de compassion pour Philippe que Laura eût entendues ; elle en fut touchée jusqu’aux larmes.

— Vous ne pouvez deviner l’excès de sa douleur, dit Laura. Il se tourmente à la pensée des reproches que j’aurai à essuyer. Oh ! si seulement nous avions reçu ces lettres avant le départ de nos parents !

— Walter et Amy diront qu’il avait écrit.

— Cher Walter, chère Amy ! Ils ont été si bons pour lui, et je suis si heureuse qu’ils s’entendent !… Amy m’a écrit le plus charmant billet ; il faut que je vous le montre.

Elle le remit à Charles et il lut :

« Ma très chère sœur, je n’ai pas encore pu vous dire combien nous avons souffert pour vous depuis que nous savons tout. Je suis très fâchée d’avoir écrit des lettres si inquiétantes, et Walter vous demande pardon s’il a jamais dit quelque chose contre Philippe qui ait pu vous faire de la peine. Je comprends tout votre chagrin dans ce moment ; mais soyez sûre que vous serez plus heureuse à présent que cela est connu. Ayez confiance en Charles, car, s’il vous voit malheureuse, il sera compatissant. Je viens de voir Phi-