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CHAPITRE XXXVI.


La matrone, demeurée seule,
Sans qu’il lui restât un soutien,
Dans la première heure de son veuvage,
A pourtant été consolée et elle a consolé,
Par un sourire triste et sans affectation.


Après quatre mois de mariage, et avant d’avoir atteint sa vingt-et-unième année, Amable était veuve, seule avec sa femme de chambre, surprise et effrayée de la voir si calme. On dira qu’elle n’avait pas encore approfondi sa situation ; mais c’est plutôt qu’elle était élevée au-dessus de ce monde par ses pensées. Elle sentait que son Walter était parfaitement heureux, plus heureux que le langage humain ne peut l’exprimer ; accoutumée à se réjouir avec lui, elle n’avait pas encore senti que le bonheur de son époux la laissait seule et dans le deuil.

Elle demeura quelque temps immobile, et fut enfin rappelée à elle-même par le bruit de sanglots violents, de ces sanglots si effrayants chez un homme fort, obligé de céder à la douleur.