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Page:Yonge - L'héritier de Redclyffe, Vol 2, 1855.djvu/264

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parla plus de la proposition que Philippe avait faite à Amable. Il garda cette propriété, qu’il abhorrait, et fit par là un plus grand sacrifice que s’il y avait renoncé.

Quand la mère et la fille furent sorties, les deux cousins gardèrent le silence. Philippe était encore appuyé sur la cheminée, pendant que Charles, assis sur le canapé, chauffait tantôt une de ses mains, tantôt l’autre, tout en regardant cette figure, sur laquelle le chagrin et l’humiliation avaient laissé des traces aussi profondes que la maladie. Son œil pénétrant vit bientôt que la pitié d’Amable n’était pas déplacée, et il se sentit lui-même touché de compassion.

— Je suis peiné de vous voir si changé, dit-il. Il faut que nous tâchions de vous faire plus de bien qu’on ne vous en a fait à Saint-Mildred. Croyez-vous que vous repreniez des forces !

Il n’avait peut-être jamais parlé à Philippe d’un ton affectueux.

— Merci, je suis déjà plus fort ; mais tant que j’aurai ces maux de tête, je ne serai bon à rien.

— C’est que vous avez été sérieusement malade ! Vous ne pouvez pas vous attendre à vous rétablir facilement après deux fièvres ! Mais à présent qu’il n’y a plus rien de grave, vous allez vous remettre ici doucement comme tout le monde.

— Dites-moi donc ce qu’on pense d’Amable ? Est-elle aussi bien qu’on peut le désirer ?

— Oui, elle reprend ses forces très rapidement ; elle a été hier à l’église, et ne s’en est pas mal trouvée, quoique ce fût une grande épreuve, puisqu’elle n’avait