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Page:Yonge - L'héritier de Redclyffe, Vol 2, 1855.djvu/341

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qui la faisait paraître plus âgée qu’elle ne l’était réellement. Tout le monde était grave, et, contre toute attente, on ne versa pas une larme. Madame Edmonstone était moins préoccupée de la mariée que de la jeune femme en noir, debout à ses côtés, la tête baissée, et pressant de sa main droite son anneau de mariage sous son gant blanc.

Le service terminé, Laura se jeta au cou de sa mère.

— Votre pardon ! chère maman ! Je comprends aujourd’hui combien j’ai été coupable.

Pauvre jeune fille ! Elle avait trop offensé ses parents, pour les quitter avec un cœur aussi serein et aussi rempli d’espérance que sa sœur l’avait fait. Le baiser que madame Edmonstone lui donna fut une réponse plus que suffisante. Il y avait bien des mois qu’elle ne l’avait embrassée ainsi !

Philippe dit à peine quelques mots, et ne répondit guère que par des regards et des gestes aux paroles affectueuses qu’on lui adressa. Mais, quand il prit congé d’Amable, il lui dit :

— Ma sœur, à présent !

— Et son frère, répondit-elle. Adieu !

Dès qu’Amable fut seule avec Charles dans la voiture, elle versa un torrent de larmes.

— Amy ! lui dit-il, était-ce un trop grand effort ?

— Non, dit-elle en se remettant, je suis heureuse ; c’était son plus grand désir. À présent, tous ses vœux sont accomplis.

— Et vous êtes délivrée d’un grand souci. Désor-