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Page:Yonge - L'héritier de Redclyffe, Vol 2, 1855.djvu/59

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les preuves les plus évidentes, Philippe ne voulait pas être convaincu.

Éveline trouva cela très mal, admira Walter et plaignit Amy.

— Ainsi il avait été banni, dit-elle ; mais sans doute Amy n’a jamais renoncé à lui ?

— Oh ! elle ne l’a jamais cru coupable.

— Et pendant qu’elle lui était fidèle, peu lui importait le reste !

— Oui, s’il l’avait su ; mais elle ne pouvait pas le lui dire.

Éveline prit un air d’incrédulité.

— Je suis sûre qu’elle ne lui a rien dit, répéta Charlotte un peu fâchée.

— Vous n’en savez rien, ma chère.

— Pardonnez-moi ; maman a dit à Charles qu’ils se sont très bien conduits, et n’ont jamais essayé de s’écrire.

— Vous avez grand’raison de le croire.

— Mais j’en suis certaine ! Comment pouvez-vous les croire capables de faire quelque chose de mal ?

— Je ne dis pas que ce fût mal.

— Quoi ! de s’écrire quand papa l’avait défendu ! et en secret encore ?

— Mon enfant, vous êtes trop innocente. Il n’y aurait en aucun mal ; c’était une raisonnable preuve de constance. Vous ne connaissez rien à l’amour.

— Si je ne connais rien à l’amour, je connais bien Walter et Amy, et je sais qu’ils ne faisaient pas en secret une chose défendue.