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Page:Yonge - L'héritier de Redclyffe, Vol 2, 1855.djvu/75

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— Je pense que nous entendrons parler de lui ailleurs.

Pour dire la vérité, Amable n’y tenait pas beaucoup, et pouvait voir, quoiqu’il ne le dît pas, que Walter n’éprouvait pas de très vifs regrets.

Ils avaient été si heureux pendant ces deux mois ! Libres, sans le moindre souci, rien qui fût venu faire obstacle à leur bonheur. Ils avaient vu des lieux célèbres par des scènes historiques, des points de vue fameux, des cathédrales, des tableaux. Ils avaient entendu de bonne musique ; mais surtout Amable avait apprécié de plus en plus le beau caractère de son mari, et tout ce qu’il y avait en lui de solide et de sérieux. À Munich, ils avaient vu un peu de monde, qui lui avait fait encore mieux comprendre combien elle tenait peu, pour le moment, à une autre société que la sienne. Philippe aurait été plus gênant que tout autre. Mais elle n’en dit rien, pour ne pas affliger son mari.

Ils continuèrent leur voyage jusqu’à Interlaken, où ils passèrent un ou deux jours pendant qu’Arnaud allait voir ses parents ; et ils visitèrent les deux charmants lacs de Thun et de Brientz. Quand Amable se trouva dans les montagnes, les précipices lui firent d’abord grand’peur ; elle s’effrayait de voir Walter grimper aux rochers avec une audace dont les guides lui faisaient compliment. C’est qu’il s’y était accoutumé à Redclyffe. Mais, à force de le voir revenir toujours sans accident, elle s’y était accoutumée. Puis, il l’avait engagée à s’élever elle-même à des hauteurs