Page:Young - Les Nuits, trad. Le Tourneur, t. 1-2, 1827.djvu/31

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Au reste, j'ai tâché de traduire aussi littéralement que j'ai pu, à raison de mon talent, et de la différence du génie des deux langues. Quand il m'est venu quelque idée qui pouvait servir de liaison aux autres, quelque épithète qui complétait une image, la rendait plus lumineuse, ou donnait plus d'harmonie au style, j'ai cru que c'était mon droit de l'employer. S'il était vrai que j'eusse quelquefois embelli l'original, ce serait une bonne fortune dont je lui rends tout l'honneur. Je ne la devrais qu'au sentiment dont il me pénétrait. Quand notre langue résistait à l'expression anglaise, j'ai traduit l'idée; et quand l'idée conservait encore un air trop étranger aux nôtres, j'ai traduit le sentiment. Pour me faire mieux entendre, j'en citerai un exemple. Dans la quatrième nuit on lisait : « Le souvenir de la mort de Narcisse fait rebrousser les pensées les plus joyeuses de l'âge le plus gai droit à la vallée des morts. » Voilà le mot à mot de l'anglais. Laissant cette