Page:Yver - Cher coeur humain.djvu/77

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tracé son nom. Ses beaux traits épanouis d’homme heureux, coiffés de cheveux blancs, passèrent de la colère à la stupeur. Il avait reçu maintes fois des présidents de la République ; quant aux ministres, C’était en chapelet ! Mais jamais un Charlemart ne s’était dérangé pour lui faire visite. Ces Mérovingiens qu’on n’avait jamais vus semblaient vivre dans leur château comme dans un musée. Ils appartenaient à la légende. Le constructeur aurait imaginé volontiers Olive dans une vitrine. Mais elle était là, derrière la porte. Et quand il eut commandé de l’introduire, il vit une belle fille habillée du même manteau que sa dactylographe.

Cet homme altier s’inclina aussi bas qu’il avait fait un jour devant Sa Majesté la reine d’Espagne. Il se rappela à propos que la demoiselle de Charlemart était chasseresse, et lui dit qu’il était confus qu’elle se fût dérangée, qu’elle n’aurait eu qu’à parler pour qu’une nuée de représentants allassent lui proposer les plus derniers modèles de fusils de chasse, embellis de perfectionnements saisissants.

Mais Olive, montrant ses dents de proie, rit largement, renversée en arrière, bien assise en sa race, femme à qui douze siècles ont fait des courbettes et que rien ne peut diminuer.