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Page:Yver - Comment s en vont les reines.djvu/134

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Horriblement lasse, l’esprit épuisé, elle prononça :

— Un ministère composite… j’avais pensé… des éléments opposés empruntés à chaque parti.

Elle s’était trompée dans son choix. Wallein se dérobait à son influence, comme les autres, comme tout le monde ; elle était désormais seule, abandonnée. Elle se sentit perdue.

Il parla encore. Il L’étreignit de plus près dans ce réseau d’arguments qui paralysait ses efforts. Elle ne pouvait plus se défendre, elle n’avait plus une idée, plus une force, elle acquiesçait à tout.

Ce fut comme une léthargie de douleur et de fatigue ; Wallein lui arrachait des mots inconscients ; ce n’était plus que l’ombre d’elle-même qui les articulait.

Elle se réveilla au trône, quand elle revit l’Assemblée grondante devant elle, baignée dans la lumière adoucie qui tombait de la coupole. L’agitation était contenue, soumise à l’anxiété de ce qu’elle allait dire. Le tumulte n’était plus qu’un ronronnement assourdi, et devant elle s’étalait la liste des candidatures ministérielles : Wartz, Braun, Wallein, Moser, Aldberg, Saas et Zwiller. Elle comprit que c’était là le ministère de la Délégation, celui qu’il leur fallait et de l’acceptation duquel leur calme factice