Page:Yver - Comment s en vont les reines.djvu/150

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journées de fête, clamant son nom ! Pour quoi pouvait compter à ses yeux d’avoir impressionné ces quelques roturiers malfaisants ! Et ce tragique éclat des clairons déchaîna sa colère avec ses angoisses :

— Vous vous trompez si vous me prenez pour une Reine capable de déserter. Eh quoi ! faire le jeu de mes ennemis, me retirer devant eux, leur céder, pour qu’elle périclite entre leurs mains, l’œuvre de toute ma dynastie ! Mais comment oserais-je, alors, soutenir la seule pensée de tous vos rois dont je suis la fille ! C’est la trahison que vous voudriez obtenir de moi ; mais vous pourriez, entendez-vous, séduire la foule, l’armer, la lancer dans ce palais, vous pourriez ordonner le massacre, l’incendie, toutes les œuvres dont vos pareils sont coutumiers en de telles heures, je ne faillirai pas au grand devoir. Vous vous êtes dit : « Elle cédera, c’est une femme ! » Il se trouve que vous vous êtes mépris ; ce n’est pas une femme, c’est une force. Elle a, cette force, des assises invisibles dans tous les cours poméraniens, elle plonge ses racines dans la terre de vos cimetières, là où dorment vos morts qui furent si fidèles et si loyaux, et, pour l’ébranler, il faudrait atteindre toute l’âme nationale. Or les paroles de l’un de