Page:Yver - Comment s en vont les reines.djvu/180

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comme le marcheur du brin d’herbe, de tout ce qui se dressait devant lui, que ce fût l’amitié, que ce fût la paix de toute une caste dans la nation, que ce fût son attrait personnel pour la droiture, la délicatesse même de sa loyauté, ou bien l’influence que la pauvre Reine, à ce que j’ai cru deviner, exerçait encore secrètement sur lui.

— Mais encore, cette œuvre qu’il accomplit parce que c’est la loi, dites-vous, monsieur Saltzen, faut-il qu’elle me soit expliquée, et qu’on me la montre nécessaire ; car, j’ai beau sentir un goût très vif pour l’état démocratique, je ne saurai jamais dire au juste pourquoi cela vaut de bouleverser un pays dont les affaires marchent, en somme, très bien.

— Une opinion politique n’est jamais qu’un goût, reprit l’oncle Wilhelm, et, à proprement parler, un goût ne s’explique pas. Cependant on imagine, pour appuyer son sentiment politique, des principes qui peuvent le légitimer. D’après nos principes, justement, la république étant le plus souple des gouvernements, celui qui communie le plus avec les mouvements de l’âme populaire, sera toujours aussi le plus conforme aux progrès de l’évolution. Il fallait bien réellement, ma pauvre enfant, que Béatrix quittât le