Page:Yver - Comment s en vont les reines.djvu/281

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lera-t-on ? le découronné ! Mais voyez, oh ! voyez comme il vous regarde ! voyez bien ces yeux d’enfant, monsieur, regardez-les de tout votre regard, suppliants, épouvantés comme vous les faites en cette minute, car vous les reverrez toute votre vie, ils vous poursuivront le long de votre carrière, ils vous regarderont dans la nuit, toujours, et tant que vous vivrez ils ne se fermeront pas. Alors, vous regretterez les irrévocables choses que vous fixez en cette heure, et votre châtiment, ce sera la misère de ce pauvre être, son lugubre avenir que vous aurez voulu.

Ses yeux de fièvre dévoraient Wartz, ils scrutaient cette chair du visage aux bouffissures pâles, y cherchant un tressaillement des nerfs faciaux, un trouble, une incertitude. Et soudain dans cette face insaisissable, elle crut surprendre de la souffrance, ce fut un espoir pour elle, elle s’attendrit, et poussant le petit garçon vers le tribun :

— Je vous confie mon enfant ; son sort était déjà dans vos mains, je l’y place deux fois. Dites-moi qu’il ne sera pas dépossédé… Mais vous ne comprenez donc pas : c’est pour lui que je m’accroche au trône, que j’y incruste ma griffe comme une lionne qui défend la proie de son petit. Et tenez, s’il faut sacrifier ma personne, si c’est vers