Page:Yver - Comment s en vont les reines.djvu/30

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ser à concevoir leur personnalité, créer jusqu’à leur physique ; elle devait s’attacher surtout à deviner ceux qui ruinaient son œuvre, son œuvre acharnée, désespérée, de maîtresse d’État qui défend son pouvoir, sa couronne et son enfant !

— Il fallait la pensée de Votre Majesté pour imaginer cette chose, dit Wartz.

Et pendant ces mensonges diplomatiques, une seconde ils se regardèrent durement, tous deux, la souverainé et le républicain.

— Eh bien ! leur demanda Saltzen, quand ils se furent retrouvés dans le clan des amis de leur parti, que dites-vous, Wartz ?

Wartz ne répondit pas ; il était absorbé par le sentiment que cette femme, ou celui qui lui dictait ses actes, avaient voulu l’amener ici, lui et ses amis, pour leur faire éprouver le prestige royal. Par leurs moyens détournés, ils y étaient parvenus, et le prestige royal l’avait atteint vraiment dans ce décor somptueux de lumière, de fleurs, de diamants et d’étoffes chatoyantes. Il comprit ce qu’avait voulu dire l’oncle Wilhelm tout à l’heure, en parlant de Hansegel : « Il en fait danser d’autres ».

Mais Madeleine, plus éclatante que jamais maintenant sous tous ces yeux d’hommes qui la regardaient, s’écria en riant :