Page:Yver - Comment s en vont les reines.djvu/318

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sait, dans la glorieuse aventure qu’était sa carrière, nulle autre chose que l’unanime admiration. Or voici que maintenant, depuis hier, il avait un ennemi devant lui…

Elle sonna ; elle attendit le valet de chambre de son mari ; et, quand il eut paru, elle demanda d’une voix qu’elle assurait avec peine :

— Monsieur est sorti, ce matin ?

— Monsieur est sorti, oui, madame.

— À cinq heures, comme il le voulait hier ?

— À quatre heures précises, madame.

— Avez-vous bien eu soin qu’il prît des vêtements chauds ?

— Que madame m’excuse, je n’y suis point parvenu ; rien, pas un pardessus, pas un foulard, et l’on gelait. Mais monsieur me soutenait qu’il avait, au contraire, fort chaud.

À tout hasard, elle lança cette autre phrase :

— Quelle imprudence ! Et encore, pour faire cette course à pied !…

— Monsieur n’a pas voulu éveiller si tôt le cocher.

— Une autre fois, veillez mieux sur monsieur, ajouta-t-elle pour finir, pour le congédier.

Voici qu’étaient confirmées ses craintes. Samuel allait se battre. Il avait recherché ces armes