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Page:Yver - Dans le jardin du feminisme.djvu/26

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soumettre comme si rien n’eût été fait et sous le prétexte de la passion qui est le plus insidieux des esclavages. Imaginez Sidonie mariée à ce savant (Sidonie n’était pas du tout le nom de mon interne, mais je le lui prête par jeu, parce que l’archaïsme un peu solennel et l’harmonieuse sonorité de ce vocable correspondent heureusement au caractère de cette orgueilleuse modeste). Imaginez Sidonie mariée à ce savant. Il est célèbre, il emplit le monde médical de sa réputation. Il se livre à des recherches de laboratoire qui piquent la curiosité générale. C’est une lumière puissante qui éteint complètement la petite flamme qu’il a épousée. Elle n’est plus rien, que la femme du grand homme. C’est fâcheux pour une créature, qui, étant seule, comptait naguère. Mais il y a pire. L’amour de cet homme est tyrannique, il est jaloux, dévorateur. Il entend être la raison du moindre souffle de la poitrine de Sidonie. Et le pire est que le propre penchant de l’étudiante se fait le complice de ce tyran. Vous me comprenez. Si elle écoutait sa nature, si, moins