Page:Yver - Dans le jardin du feminisme.djvu/51

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marié. Oui, avec une autre. C’est indigne, n’est-ce pas ? Après avoir juré qu’il se mourait pour Sidonie ! Ils sont tous les mêmes. Il a épousé la fille d’un grand confrère, une grosse dot, paraît-il, et nulle à faire pleurer. On dit qu’il lui avait tourné la tête depuis longtemps et qu’elle en rêvait. Peu importe, de Sidonie à cette petite oie blanche, quelle chute ! Je voulus savoir s’il s’était donné les apparences de trahir, en abandonnant insidieusement Sidonie, ou s’ils avaient rompu dans une de ces scènes éclatantes dont le théâtre et le roman sont nourris.

Mais, expliqua l’amie, ce n’étaient entre eux que scènes éclatantes. Elle avait à se défendre contre la sauvage exigence et, si je puis ainsi dire, le bolchevisme de cette passion qui voulait en quelque sorte exproprier cette sereine créature de sa force morale et de son self-contrôle. Ce qui est possible près d’une petite héritière mondaine qui vit entre le tennis, les thés et le fox-trott, ne l’est plus guère près d’une intellectuelle consciente de