Page:Yver - Dans le jardin du feminisme.djvu/60

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aussi ses droits, des droits spéciaux, qui n’étaient pas semblables à ceux des hommes, qui tenaient à la nature même de ses fonctions, c’est-à-dire à sa nature propre, c’est-à-dire ceux que la Chevalerie lui avait assurés.

Tel était l’ordre. On peut en concevoir un autre. Mais on ne peut juger que celui-là qui fut à l’épreuve des siècles. Il avait un avantage c’était de créer une harmonie entre les deux sexes dans la société. Ce qui est absurde, ce qui est anti-humain, c’est de mettre en désaccord et de jeter en guerre l’un contre l’autre, par la révolte, les deux éléments essentiels de l’humanité, alors que la vie ne résulte que de leur union. Je parle ici dans un sens, bien plus large que celui de la seule procréation, et veux dire que, socialement aussi, rien ne se fait sans la collaboration de l’homme et de la femme, qu’une société uniquement masculine est stérile, qu’une action uniquement féminine est invertébrée, et que, selon le mot de Jules Lemaître, les cerveaux aussi ont un sexe.