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Page:Yver - L Enfant de la balle.djvu/105

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jamais ; et toutes les fois qu’elle accomplissait cette sorte de pèlerinage, la fillette revenait avec un gros chagrin au cœur. Tout le long du chemin, elle regardait à droite et à gauche, se disant :

— C’était là qu’il était avec Roland et tous mes pauvres chiens !

Un matin qu’elle se rendait avec Rosalie chez ses voisines, elle vit de très loin sur le boulevard un homme conduisant des chiens. Une pensée subite lui traversa l’esprit sans songer où elle était, ni à Rosalie qui l’accompagnait, elle prit sa course, une course folle ; suffoquée d’émotion, elle put bientôt distinguer homme et les bêtes.

C’était un sergent de ville qui menait de pauvres chiens en fourrière.

Alors, tristement elle rejoignit en pleurant la vieille cuisinière, sans se soucier des gens qui la coudoyaient, regardant curieusement cette petite fille qu’ils croyaient perdue.

— Qu’as-tu encore, ma pauvre Jen ? lui demanda Lilie, lorsqu’elle arriva.

La fillette raconta l’histoire ; sa petite amie lui jeta les bras autour du cou, se mit à pleurer avec elle, et la scène eût duré longtemps, si Mlle Agathe, l’institutrice, qui entra bientôt, n’y avait mis bon ordre.

D’autres fois, lorsqu’elle sommeillait le matin en attendant l’heure de son lever, s’il passait sur le boulevard, en même temps qu’une voiture, quelque