Page:Yver - L Enfant de la balle.djvu/139

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voyait son amie s’animer un peu et rire avec le cousin Jacques de ses spirituelles réparties.

À part ces congés, qui se renouvelaient chaque jeudi, Mlle Lanceleau faisait faire, chaque semaine, à ses élèves une promenade à Paris ou au Jardin d’Acclimatation, ou même dans quelque petite localité des environs. C’était au cours de l’une de ces promenades que le hasard avait ménagé à la pauvre enfant la rencontre qui devait assurer désormais le bonheur de toute sa vie.

Il y avait cinq mois que Jen avait perdu M. Patrice. On était alors dans la première semaine de mai, le jour de sortie réglementaire était arrivé. Il avait été décidé qu’on partirait, ce jour-là, plus tôt que de coutume, afin de profiter des premiers rayons d’un radieux soleil de printemps. On devait aller déjeuner à la forêt de Saint-Germain, en passant par Bezons et Maisons-Laffitte, et revenir le plus tard possible par les tramways à vapeur. La perspective de cette belle journée mettait tout le monde en fête, et Jen semblait, contre son ordinaire, subir l’influence de l’allégresse générale.

À huit heures du matin, l’essaim joyeux quittait Neuilly et prenait la route de Bezons. De chaque côté de l’allée, où les petites pensionnaires cheminaient en bavardant gaiement, s’élevaient de nombreuses et élégantes villas. Quelques-unes, étant donné l’approche de la belle saison, étaient en