Page:Yver - L Enfant de la balle.djvu/151

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investigations sans la consulter. Elle partit donc à son tour pour aller demander où le maçon Mousserac travaillait ce jour-là. C’était à Paris, avenue de la Grande-Armée, heureusement assez près de Neuilly. Elle prit une voiture, se fit conduire immédiatement à l’adresse indiquée et demanda le jeune homme.

Il se présenta aussitôt.

Mlle Lanceleau fut frappée de sa physionomie intelligente et de la distinction de ses manières. Ses vêtements d’ouvrier semblaient être un déguisement.

— Monsieur, lui demanda-t-elle sans préambule, connaissez-vous Roland Mousse ?

— C’est moi, madame, dit-il en la regardant d’un air étonné ; on m’appelle comme cela quelque-fois, quoique mon vrai nom soit : Mousserac. Ainsi, c’était bien lui. Jen allait retrouver ceux dont elle avait depuis si longtemps pleuré l’absence. À la pensée de la joie de sa petite amie, Mlle Lanceleau se sentit envahie d’une violente émotion.

— J’ai entendu parler de vous, continua-t-elle, par une personne qui s’intéresse beaucoup à votre père ; vit-il encore ?

À cette question, un nuage de tristesse passa sur le front de Roland, et les larmes lui vinrent aux yeux.

— Il vit, madame, répondit-il, mais il est à