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Page:Yver - L Enfant de la balle.djvu/156

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madame, si vous saviez ce que j’ai souffert pendant cette maladie !

Et vous, alors, qu’avez-vous fait ? demanda Mlle Lanceleau.

— Je ne pouvais plus rester à la pension, madame, vous le comprenez. Le directeur, qui était très bon, voulait me conserver quand même, mais j’étais d’âge et de force à gagner ma vie, et je ne voulais pas rester là par charité ; je me suis fait manœuvre, et quand le père a été assez bien pour que je lui dise cela, il m’a répondu simplement : tu as bien fait, Roland. Je vous demande pardon, madame, dit enfin le jeune homme, je vous parle de tout cela sans vous connaître, et cela ne peut pas vous intéresser… Mais serait-ce une indiscrétion de vous demander qui vous a parlé de nous ?… C’est probablement quelqu’un de notre quartier ; et cependant, généralement, toutes les dames qui faisaient travailler mon père et qui l’aimaient bien, venaient prendre de ses nouvelles chez moi, dans la petite chambre que je continue à habiter.

Mlle Lanceleau, convaincue par cette conversation que les braves gens dont Jen lui avaient parlé étaient toujours dignes de son estime et de son affection, jugea inutile de cacher plus longtemps à Roland le nom de la petite sœur que lui aussi paraissait tant aimer encore.