Page:Yver - L Enfant de la balle.djvu/46

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était cette question qu’allait-elle dire à son père adoptif ? La formule qui lui venait naturellement aux lèvres était celle-ci : Bonjour, monsieur. Pourtant, la veille au soir, M. Patrice n’avait-il pas dit : « Il faut m’appeler comme tu appelais le père Mousse. » Elle allait donc dire en entrant : Bonjour, père.

Bonjour, père ! Elle, la petite fille de la voiture roulante, dire à ce monsieur si riche : Bonjour, père était-ce possible ? Non, elle va dire : Bonjour, monsieur. Mais alors, les recommandations de la veille, qu’en ferait-elle ?

Les perplexités se seraient prolongées, si le trajet de sa chambre au cabinet du vieux monsieur avait été plus long. Mais comme, à ce moment, l’enfant dut s’arrêter devant la porte de M. Patrice, elle frappa, prenant cette résolution :

— Je vais dire : Bonjour, père.

Elle entra sur la pointe de ses petits pieds, qui glissaient sans bruit sur les tapis, et, lorsqu’elle fut près de la table où écrivait son père adoptif, elle commença d’une voix tremblante :

— Bonjour… père !

— Comment as-tu dit, mignonne ? demanda M. Patrice.

— Bonjour, père ! répéta un peu plus haut l’enfant, dont le supplice se prolongeait.