Page:Yver - L Enfant de la balle.djvu/59

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inutilement pour savoir d’où venait cette poésie ; il eut alors l’idée de retourner le papier et, de la même écriture, il vit ces lignes :

« Ma petite Jen,

« Nous allons être séparés pour toujours, peut-être ; n’oublie pas ton frère Roland. Je te donne comme souvenir ces vers, que je viens de terminer. Adieu ! moi, je penserai toujours à ma bonne petite sœur. »

M. Patrice relut une seconde fois plus attentivement la poésie, et mit, après un moment, le papier dans sa poche.

Pendant ce temps, l’enfant avait regagné sa gentille chambre bleue, et, prestement, s’était mise en toilette convenable pour paraître devant M. et Mme Jean. Puis, lorsqu’elle avait été prête, une pensée lui traversant l’esprit, elle avait fouillé de sa petite main la poche de la robe qu’elle venait de quitter ; mais, si bien qu’elle fouillât, elle ne trouvait pas ce qu’elle cherchait.

Toute désappointée, elle regarda le tapis, les coins noirs, souleva les chaises, feuilleta ses cahiers, tout cela inutilement. Alors, elle descendit, et, trouvant le valet de chambre de M. Patrice, elle lui demanda :

— Philippe, n’avez-vous pas trouvé par hasard