Page:Yver - L Enfant de la balle.djvu/73

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

La nature sauvage de Jen s’effrayait à la pensée de la réunion qui réjouissait les autres jeunes filles ; mais M. Patrice en était très heureux, car il désirait depuis longtemps apprivoiser l’enfant, et cette circonstance servait parfaitement son souhait, en même temps qu’elle lui permettait de choisir une amie pour sa fille. Ce choix le préoccupait fort elle devait avoir toutes sortes de qualités l’enfant qui allait devenir la confidente, la sœur de sa petite Jen ; pour rien au monde, il n’eût fallu gâter la nature exceptionnelle de cette dernière. Seulement, comme il savait qu’il n’était pas facile de trouver des enfants parfaits pas plus que de grandes personnes la question le tourmentait.

Chez les Lannoy, toute la maison était plongée dans un branle-bas général. Mme Olympe et sa fidèle Éveline rangeaient et dérangeaient depuis le matin jusqu’au soir. On débarrassait la salle à manger, pour y introduire l’ameublement du salon ; on battait les tapis pendant des heures entières, on frottait, cirait, brossait ; et puis, la veille du grand jour, les tapissiers vinrent accoler contre les panneaux de longues banquettes rouges.

Et ce n’était pas trop faire Mme la sous-préfète devait y venir pour conduire ses deux filles ; et les petites jumelles du maire ; non moins que Mme la baronne de Z…, qui accompagnait Mlle Suzanne de Z…, sa fille, nouvellement munie du brevet