Page:Yver - La Vie secrete de Catherine Laboure.djvu/86

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épousé sa cousine germaine, Jeanne Gontard) et que sa femme tenait une « Institution de jeunes demoiselles », comme on disait alors, à Châtillon-sur-Seine ? Si son père s’obstinait à l’éloigner, que ne l’avait-il envoyée à ce pensionnat où elle eût pu au moins s’instruire ?

Charles, le restaurateur, qui avait vingt-huit ans, ne peut méconnaître le chagrin de Catherine ni même la flagrante incompatibilité entre sa situation chez lui et son caractère. Il a dû, plus d’une fois, la trouver en larmes. Néanmoins, venue au restaurant en 1828, elle y était encore à la fin de 1829. Il est hors de doute qu’appliquée à ce métier affreux pour elle comme à toutes ses besognes, elle lui rendait de grands services. Charles aurait aimé à garder cette sœur parfaite. Néanmoins, il semble bien que loin de chercher à la retenir, il ait préparé les voies pour lui faciliter le séjour qu’elle désirait faire chez sa belle-sœur Hubert, à Châtillon-sur-Seine.

En effet, Catherine ne sait ni lire, ni écrire. Comment Mme Hubert Labouré connaît-elle ses souffrances et a-t-elle l’idée de la recueillir sans que le restaurateur ou sa femme eussent prêté leur plume à la jeune fille ? Tonine ne peut