Page:Yver - Le Fils d Ugolin.djvu/220

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Rien. Nous voyons des souvenirs qui s’estompent, forcément ! — Oui ; oui, je comprends tout ; vous le savez bien. Oh ! ne protestez pas. Ne vous croyez pas obligé à me dire que vous m’aimez. Je le sais mieux que vous. Ah ! oui, bien sûr, vous m’aimez, mon chéri. Mais n’oubliez pas qu’avant d’être votre femme, je fus votre confidente. C’est cela qui différencie notre union des mariages de tout le monde. Nous nous sommes épousés vraiment tout à fait, et non pas aveuglément, dans une passion inconsciente : ce qui fait que je suis, en même temps qu’une compagne, un ami à qui l’on peut tout dire. Même ceci : que l’on s’est laissé un peu bouleverser par l’apparition de l’Autre, l’Autre qu’on ne peut oublier tout à fait. Je n’en suis pas bien contente. Non, certes ! Mais nous sommes de si bons amis, vous et moi, si franchement épaulés l’un par l’autre, que je puis tout comprendre. Sinon tout agréer… »