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VII

les Arbrissel, ainsi que tous les ans aux vacances, se disposaient à partir pour Kerzambuc où les vieux parents d’Annie vivaient toujours, solitaires, l’un de leur fils ayant été tué en 70, l’autre, missionnaire, envoyé en Chine. Hyacinthe tremblait à la perspective de cette villégiature qui l’arrachait à la princesse. « Mais, mon cher grand peintre, lui disait celle-c1 allégrement — bien qu’elle l’aimât à sa manière et de toute sa charmante futilité — nous eussions été fatalement séparés puisque le prince veut chaque année que je sois à la Lande-Posay dès le 15 août pour préparer les réceptions des chasses. Vous êtes charmant de m’aimer ainsi ; moi-même, je suis horriblement triste de me séparer de vous. Mais il faut braver les chagrins. Ne pas les amplifier par l’imagination. S’en abstraire (je ne dis pas s’en distraire, crainte de vous peiner…) le plus que l’on peut et songer aux prochains revoirs. Sachez que je vous adore : Est-ce que ce n’est pas l’essentiel ? — Mais, ma douce princesse, reprenait Arbrissel, l’essentiel, c’est