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Page:Yver - Le Metier du roi.djvu/184

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— Un particulier peut vous juger sur votre générosité ; celui dont vous méditez de saper l’œuvre et qui est le gardien de l’ordre organique de l’État doit aller droit à vos illusions. Eh bien, je le déclare Heinsius est un faux prophète ; le petit Conrad, un poète détraqué ; Kosor, un illuminé.

Clara eut un sursaut.

— Kosor est un esprit nourri fortement, Sire ; c’est, d’ailleurs, un grand chimiste.

— Non, mademoiselle Hersberg, non ; dites un grand alchimiste. L’esprit réglé, pondéré, vraiment scientifique, c’est le vôtre. Kosor cherche encore la pierre philosophale !

Clara dit fièrement, mais très bas :

— Je lui suis engagée… Je serai sa femme un jour.

Le roi fit seulement :

— Ah !

Si renseigné qu’il fût, il devait ignorer ce détail, car sa surprise était visible. Il demanda quand s’accomplirait leur union ; mais elle formula le vague même qui était dans son esprit à ce sujet. Plus tard… : elle ne savait pas encore…

Alors Wolfran se leva et, revenant au but de l’audience avec une certaine acrimonie, très fermement, il pria la jeune femme de ne plus revenir sur cet objet.

— Le peuple des provinces, par des élections récentes, dit-il, a manifesté sa confiance dans