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Page:Yver - Le Vote des femmes.djvu/42

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— Viendra-t-il seulement ? demanda Hubert.

— Je lui ai fait tenir par Cook son billet d’embarquement.

— Il peut l’avoir vendu.

— Allons donc ! C’est bien cela. Pas un de Pancé n’a compris Ignace. Moi seule, je vous dis. J’ai confiance en son relèvement. La jeune fille que je lui destine est douce, dévouée, modeste.

Hubert fut sur le point d’interroger cette terrible amie, curieux de savoir si elle avait aussi bien choisi leurs épouses respectives que celle de Marc Dauxerre. D’impondérables raisons le retinrent : l’inutilité qu’il y aurait à blesser cette femme généreuse ; la lassitude de parler ; la peur de s’éveiller lui-même de sa torpeur agréable. Marc lui était si indifférent !

Le soir même, sur une dépêche, ils allèrent chercher Bernard au train de Vintimille. De ce défilé de visages anonymes dont Hubert recevait l’image liquide, se détacha un visage devenu romain, d’une cire ardente, aux yeux bleus inspirés, qui rompit bientôt tout lien avec la foule où il était incorporé et qui, en s’avançant vers Hubert, semblait éteindre Les pâles flammes des autres figures.

Le fort Hubert se pencha sur cet être plus délicat que lui, qui ressemblait à un moine, qui