Page:Yver - Le Vote des femmes.djvu/44

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Son âme robuste n’arrivait pas à la villa Diana pour une convalescence comme Hubert, pour une revalorisation comme Ignace. Le mystère que lui prêtaient les incroyants comme Hubert n’était pour lui que sa propre clarté. Très homme du monde, baisant la main enrichie de pierreries de madame Legrand-Maillard, ne cessant de la remercier pour ses desseins sur le malheureux Ignace, se prêtant aimablement à toutes les questions de sa vieillesse indiscrète, hôte charmant, il enchantait l’autre, si taciturne. Il portait sur lui à l’arrivée, attaché à sa jaquette qui n’était pas de Paris, à sa chevelure noircie au soleil italien, à son front de grand mystique, _ le prestige des quatre lettres formant ce nom de Rome, abrégé de mille livres d’histoire, d’art ou de religion, Il avait publié déjà des articles ingénieux dans la Revue d’archéologie. Il sortait de la catacombe de Priscille, sous la villa Savoïa où se passait sa vie, parmi les fouilles.

— Mais oui, madame, on y retrouve encore des crânes intacts de nos frères aînés les martyrs ; et l’on retire des petites alvéoles au coin des tombes la lampe de terre sépulcrale pour y poser une ampoule de cinquante bougies.

— Hubert l’aida à s’installer dans sa chambre. Bernard tira de sa valise un crucifix, des livres