Page:Yver - Les Cousins riches.djvu/291

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rechercher des ressemblances chez un nouveau-né ne signifiait rien, l’enfant n’en serait pas moins le rejeton du vieux millionnaire enrichi dans le commerce des porcs. Cette race vigoureuse mais lointaine, qui l’épouvantait par sa distance, elle serait celle de son fils, qu’il le voulût ou non. Son fils ne serait pas entièrement à lui.

Quand les Alibert furent partis après avoir transmis à Elle des dépêches du Havre qu’ils venaient de recevoir sur les cours du coton, Cécile congédia la garde et appela de ses bras tendus son mari qui restait soucieux au milieu de la chambre. Il vint s’agenouiller près du lit, baisa sa main distraitement et prononça enfin :

— Vous avez entendu ce qu’ont dit vos cousins : cet enfant ressemblerait à votre grand-père Boniface.

— Si je l’ai entendu ! Et si j’ai vu que vous en aviez la figure longue d’une aune, mon pauvre chéri ! Pourtant, avouez que ce serait bien naturel. Vous n’aviez pas la prétention d’être tout seul à le faire, cet enfant, hein ? J’y ai mis mon sang, le sang des Alibert. Cela vous chiffonne, avouez-le, mon pauvre Élie ?