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Page:Yver - Les Cousins riches.djvu/318

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me séparer d’une relique aussi précieuse ?

— J’y mettrais le prix, fit remarquer le vieil Alibert.

M. Martin d’Oyse gardait le silence. Il craignait qu’en parlant son indignation lui échappât. La châtelaine avait pâli. Élie souriait.

— Voyons, grand-père, ne croyez-vous pas qu’il est des objets de piété familiale sur lesquels nul argent, nulle fortune ne peut avoir de droits ? Qu’en dites-vous, Samuel ?

Samuel répondit :

— Ces objets, dans notre famille, auraient été entourés du même culte que chez vous. Nous n’avons pas de choses pareilles, nous, Alibert. Il nous eût été agréable d’en posséder. Les souvenirs ne s’improvisent pas. Il faut bien recourir à ceux des autres.

Quand les cinq hommes furent seuls, à fumer, dans le billard, les fils Alibert en revinrent à la chambre de Henri IV. L’aïeul avait d’un mot mis à découvert une convoitise qu’ils gardaient secrète et dévorante depuis qu’ils avaient pris contact pour la première fois avec ce legs du passé. L’envie du souvenir historique les avait mordus. S’ils n’avaient point parlé, c’est qu’on était là