membres du parlement de Rodan, ornaient les murs et, i droite, une grande toile au fond enfumé, aux chairs assombries, montrait la duchesse de Bourgogne remettant une rose d’or à M. le chevalier de Tourneville, membre de la compagnie, qui l’avait louée dans ses vers. Une console scellée au mur, au-dessous du tableau, laissait voir sur un coussin rouge recouvert d’un globe de verre, cette même rose d’orfèvrerie travaillée comme le don d’un calife. L’inscription était ainsi conçue et gravée sur une plaque de cuivre : « Cette rose fut offerte le 23 mars 1708 par S. A. R. Madame la duchesse de Bourgogne à M. le chevalier de Tourneville, président de la Rose Rodanaise. »
Le tumulte de la place était totalement ignoré de ces tranquilles vieillards, et l’orateur pouvait à loisir démontrer comment l’artiste au nom magique, ayant fait un séjour à Rodan chez le cardinal duc de Rodan, pouvait fort bien avoir laissé de lui le merveilleux souvenir qu’étaient ces portes somptueuses. Le rapport s’enrichissait d’une érudition éblouissante. L’auteur, quand on vint le complimenter, avoua qu’il le préparait depuis cinq ou six ans et qu’il eût encore