Elle se nommait madame Faustin. Fille d’un officier sans fortune, mais élevée d’une façon fort mondaine, elle avait épousé six ans auparavant un chef de contentieux attaché à une petite banque de la rue du Quatre-Septembre, auquel, et cela lui semblait pénible à conter, elle n’apportait que la dérisoire dot de dix-sept mille francs. Elle avait été très malheureuse, répétait-elle, sans oser préciser davantage ni donner aucun détail, oh ! oui, très malheureuse. Elle avait bien souffert.
— Votre mari vous trompait ? interrompit brutalement Fabrezan ; il avait une maîtresse ?
— Oh ! fit-elle avec amertume, il en avait quatre, cinq, dix peut-être. Et il ne respectait même pas la maison…
Elle rougissait, ne voulait pas s’expliquer davantage, Fabrezan dut lui arracher l’aveu qu’en rentrant, le dimanche soir, de Saint-Mandé, où elle allait voir son père, elle trouvait des femmes chez elle. Mais là n’était pas la question. Madame Faustin passait rapidement sur ces tristesses qu’elle avait honte de dire à un homme inconnu, elle en venait à la conclusion : la fuite du mari, qui l’avait abandonnée, lui laissant une petite fille de cinq ans.
— Il faut demander le divorce ! s’écria Fabrezan.
— Oh ! non, non, monsieur, je ne veux pas divorcer.