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Page:Yver - Les Dames du palais.djvu/132

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intérêts. Sur cette action judiciaire s’en étaient greffées pour lui d’autres moins considérables. et, même un des propriétaires coalisés l’avait chargé de son divorce. Enfin en mars lui était venue la plus fameuse affaire qu’il eût jamais eue en main, et que lui avait valu, sans intrigue d’aucune sorte, sa seule réputation naissante. Il s’agissait du fondé de pouvoirs de la Banque Continentale, accusé d’une colossale escroquerie. C’était un de ces procès qui situent à jamais leur avocat dans l’opinion publique. La préparation. du dossier, où il était merveilleusement aidé par l’intelligence du financier douteux, le ravissait. Parfois il tentait d’y intéresser Henriette et la retenait au passage :

— Vois donc cette lettre que je flairais et que j’ai réussi à me faire communiquer, ma chérie ! C’est une trouvaille, tu sais : on l’aurait fabriquée, tant elle nous sert ; dès à présent, c’est l’acquittement certain.

Mais elle faisait dévier l’entretien Elle flattait doucement André, fière de lui, l’encourageant comme une jeune mère un grand fils :

— Tu auras là une plaidoirie superbe ; les débats seront longs, et c’est dans une affaire de cette ampleur que tu vas pouvoir donner enfin ta mesure. Je t’assure, André, que dans tout le barreau je ne connais personne capable autant que toi d’enlever brillamment cet acquittement, tu entends, personne !