Page:Yver - Les Dames du palais.djvu/222

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

puisqu’elle n’a pas de métier pour élever sa fille, et de qui je n’oserais seulement pas accepter dix francs !…

— Justement ! retournez à Fabrezan : il vous doit une cause de millionnaire, à présent !

Madame Martinal sourit et s’en alla, gaîment toujours. Rien n’entamait son courage. Elle avait connu de pires moments. Elle forcerait bien la chance, cette fois encore.

Louise Pernette était demeurée en tête-à-tête avec mademoiselle Angély. Celle-ci, debout devant elle, la contemplait tristement,

— Eh bien. Louise ?

— Mademoiselle ?

— J’ai là une liste de quarante-sept mineurs que m’a communiquée le petit parquet. Vingt-trois n’ont pas encore de défenseurs ; quatre passeront lundi : refuserez-vous de les défendre ?

Louise, les yeux à terre, secouait la tête obstinément :

— C’est fini, répétait-elle, je ne peux plus Je veux m’en aller, quitter Paris…

— Voyons, Louise, encore un effort !… Vous donnerez là comme la substance même de votre âme, sans joie, sans plaisir, pour sauver quatre pauvres êtres. Ce sera beau.

— Je ne peux plus, répétait Louise, je ne peux plus retourner au Palais.

Mademoiselle Angély demanda doucement :

— À cause de ?…