Et mademoiselle Angély rappela l’idylle de Louise Pernette et la liaison, qui maintenant s’étalait en plein Palais, du stagiaire avec la belle Géronce.
— Servais a vingt-cinq ans, continua-t-elle, et madame Isabelle Géronce est une grande coquette. Elle a voulu l’avoir ; moi, je veux le reprendre pour ma petite Louise, qui a un si gros chagrin. Vous m’aiderez, Fabrezan, vous userez de votre autorité de bâtonnier en intervenant ; vous invoquerez les convenances, l’honneur de l’Ordre ; vous direz à Servais…
Elle n’acheva pas : le poing de Fabrezan était retombé lourdement sur le bureau, et le bonhomme lui-même sursautait dans son fauteuil en s’écriant, par une de ces poussées de colère dont il était coutumier :
— Et vous comptez sur moi pour arranger les choses !… et vous vous imaginez que je vais intervenir dans une pareille affaire !… Ah ! non, non, par exemple !…
Mademoiselle Angély l’interrompit, sans rien perdre de son calme :
— Écoutez-moi, Fabrezan, il s’agit…
— Il s’agit d’une sotte histoire de femme qui ne me regarde pas criait-il dans son emportement de méridional, vais-je surveiller maintenant les amours de Servais ?
— Il est de tradition, cher ami, que les bâtonniers ne se désintéressent pas de l’avenir de leurs