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Page:Yver - Les Sables mouvants.djvu/336

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Brigitte en sortit. Par la porte ouverte, dans une vive lumière, elle put apercevoir deux médecins en blouse blanche penchés sur le lit de son frère, et ses parents debout, rigides et crispés, au fond de la chambre. Brigitte en sanglots n’avait pas dit un mot. Hélène s’avança.

Jenny Fontœuvre la vit, le père aussi. Tous deux vinrent à elle, convulsés, sans une larme. Jenny prononça :

— Il s’est suicidé…

Hélène demanda :

— Tout est-il fini ?

— Quand la balle sera extraite de sa gorge, peut-être pourra-t-on le sauver, dit Pierre Fontœuvre.

Hélène était parvenue au bout de son effort ; elle s’appuya contre un meuble, gagna un siège proche. Personne ne prit garde à sa petite défaillance. On était retourné au chevet de François. L’un des médecins étanchait un filet de sang qui s’échappait par la narine. Au bout de cinq minutes, Hélène rejoignit sa mère.

— Et Marcelle est morte sans doute ? dit celle-ci, les dents serrées.

— Non, rassure-toi, je t’expliquerai.

Sur la commode était la lettre d’adieu que François avait écrite à ses parents. Hélène la lut :

« Pardonnez-moi de quitter cette vie imbécile qui n’a ni sens, ni but, ni lumières. Je me suis trop ennuyé… »