Page:Yver - Madame Sous-Chef.djvu/233

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

viève, en s’efforçant d’être très calme. Pourquoi ?

— Je ne m’étais pas engagé à ne pas la revoir. D’autant qu’il y a près d’elle mon meilleur ami, Charleman lui-même.

— Charleman, tu peux le rencontrer à loisir au ministère.

— Je l’admets. Pour Denise, vois-tu, ma pauvre chère femme, il fallait que je lui parle ce soir, J’étais trop bouleversé.

— Pourquoi bouleversé ?

— Ah ! ne me le fais pas redire ! N’est-ce pas demain que tu quittes à nouveau la maison ? Jusqu’aujourd’hui, j’avais encore espéré que tu prendrais enfin une autre décision. Que tu envisagerais ta place ici, et que disparaîtrait cette Hedwige que Pierre et moi nous détestons autant l’un que l’autre. Oui, à certains indices, je ne sais pourquoi je m étais mis en tête que tu me ménageais cette surprise…

— Toujours ton imagination de méridional ! Alors voyant que la dernière minute arrivée je ne parlais pas de démission il fallait bien que tu ailles chercher un appui, un réconfort dans ta déconvenue près de ta confidente, ta meilleure amie, la femme qui possède les secrets de ta conscience ? Et peut-on savoir ce qu’elle t’a conseillé, et quels ordres tu as reçus d’elle pour guider ta conduite vis-à-vis de moi ?

— Mais… Geneviève… quelle personnalité importante prêtes-tu donc à cette pauvre gosse de Denise ? Tu la vois édictant pour moi des règles de vie ? faisant l’importante ? jouant l’Égérie ? Ah ! ma pauvre femme, c’était bien plus simple que cela ! Tu veux savoir ce qu’elle m’a dit. Tu le veux ? Eh bien ! d’abord, elle a ri, ri comme une petite fille. Elle s’est un peu moquée de moi parce