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Page:Yver - Madame Sous-Chef.djvu/237

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irremplaçable pour le dévouement aux enfants et la grande sagesse de vieille femme avec laquelle on la voyait diriger leur petite conscience. Tout ce que Geneviève obtint fut qu’elle fît ses huit jours — car elle entendait bien partir sur-le-champ.

À peine retournée à son bureau, dès ce premier après-midi, la jeune femme dut donc téléphoner à son chef pour l’avertir qu’une course urgente l’appelait à Paris dès cinq heures. Quelle humiliation pour elle que cette irrégularité dans le service ! Et le premier jour de sa rentrée en fonctions ! Mais le comble fut que de son expédition dans les bureaux de placement elle rentra les mains vides, c’est-à-dire sans avoir trouvé une cuisinière acceptable — car il s’agissait bien d’une cuisinière. Mademoiselle l’avait nettement signifié : « Je ne veux pas d’une personne qui se mêle avec moi des enfants. Je vous prie, Madame de bien poser vos conditions : la nouvelle servante ne sortira pas de la cuisine, sauf le matin pour le ménage. »

Quatre fois durant ces huit jours, Geneviève, à sa grande confusion, dut renouveler ses absences du bureau. À la fin de la semaine elle ramena une jeune femme veuve et sans travail. Encore l’avait-elle trouvée chez un commerçant du quartier.

Alors Poulut s’en alla.

Ce fut un petit drame assez désolant. Lorsque coiffée d’un drôle de chapeau et sa valise à la main elle vint dans la chambre des enfants faire ses adieux à Pierre, il comprit qu’elle partait et rugit qu’il ne le voulait pas. Mlle Hedwige déclara que c’était là une scène regrettable et complètement inutile. Geneviève le pensait également mais n’avait pas osé le dire par égard pour le dévouement de Mme Poulut, au départ de laquelle il convenait d’accorder certains effets tragiques. Néanmoins, le désespoir de son petit garçon lui