Page:Yver - Mirabelle de Pampelune.djvu/113

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— Écoute, maman, on ne peut la retenir. Elle a le cœur trop pris. Les jeunes filles sont comme l’eau qui dort. On ne les connaît pas. Fifille cachait son jeu. Que veux-tu ! Souviens-toi du temps où tu avais son âge. Mais moi, je ne peux plus la voir pleurer comme je l’ai vue tout à l’heure. Cela me retourne. Cela me rend malade. Cela me coupe l’appétit. Il faut la laisser aller à Lunéville, maman. Et puis, qui sait ? ce pauvre Picot est si fortement pincé de son côté, que la visite de sa future peut le remettre. Moi aussi j’ai eu vingt-cinq ans, nom d’un petit bonhomme !

— Et si Fifille est tuée à Lunéville ? dit en se croisant les bras madame Bouchaud, forte de cet argument écrasant.

Mais le chef de rayon, sourdement, et en dissimulant son émotion :

— Eh bien, ce sera une héroïne de plus pour la France.