Page:Yver - Mirabelle de Pampelune.djvu/281

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qu’on tiendra jusqu’au bout ? Les épaules s’aplatissent au ras de terre. Des balles entrent dans les sacs. On les entend résonner sur le fer-blanc du quart. Enfin, voici la halte.

— Abritez-vous ! fortifiez-vous ! crie l’adjudant Matheau.

Et saisissant un pic sur le dos de Nida, il se met à creuser fiévreusement le sol, pour donner l’exemple. Une divine espérance l’anime, celle de sauver sa troupe entière, dont pas un homme encore ne semble atteint mortellement. Et puis ne faut-il pas à tout prix tromper cette effroyable immobilité devant la mort ? Le temps passe. Là-bas, la fusillade fait rage. Mais déjà un petit bourrelet de terre s’édifie.

Soudain l’éclair attendu aveugle Matheau : un choc formidable dans la tête, et la chute de son corps dans la terre qu’il vient de remuer…

Presque au même instant, un épouvantable fracas de cataclysme : en face, le paysage semble se soulever dans un nuage. Des morceaux du sol sautent en l’air ; des casques à pointe, des formes humaines apparaissent