Page:Yver - Mirabelle de Pampelune.djvu/40

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travers la montagne. Quand il eut disparu, elle s’enferma dans sa chambre où elle ne voulut de longtemps boire ni manger. Pour le comte Mainfroy, il pressait son cheval et fatiguait toute sa suite en cheminant, car il ardait de tuer des infidèles.

— Comme j’aurais voulu vivre à cette époque ! dit Édith.

Sans rien ajouter, Louise pousse un long soupir. Les deux jeunes filles alors se retournent vers leurs deux modestes amoureux. Ils sont accroupis, pacifiques et débonnaires, au bord du bateau, le dos rond, la canne à pêche entre leurs paumes crispées. De temps à autre, l’un d’eux tire un goujon d’argent qui se cabre au bout de la ligne.

— Quelle sacrée belle journée ! murmure le père Bouchaud, exprimant ainsi le contentement, le calme béat de tous.

— Les jeunes gens d’aujourd’hui se moquent bien des aventures, dit Louise méprisante.

M. Duval, qui ne pêche pas, lit le Temps de la veille et s’interrompt pour dire à haute voix :